La Greffe Fécale est il efficace contre les MICI ?

          Bactériothérapie fécale : 


   Hautement éfficace contre une infection intestinale récidivante – et contre les MICI…?

*On observe depuis quelques années une augmentation du nombre d’infections intestinales, parfois très tenaces, causées par une bactérie appelée Clostridium difficile. Les personnes touchées souffrent de diarrhées aiguës, parfois glaireuses, de crampes abdominales et d’une sensation de malaise général. Fort heureusement, dans 80% des cas, l’infection se soigne bien par antibiotiques. Cependant, elle a tendance à récidiver une fois le traitement par antibiotiques achevé. C’est ce que l’on appelle une infection à Clostridium difficile récidivante (rCDI). Même si la rCDI ne concerne qu’une minorité de cas, elle représente alors souvent un problème thérapeutique extrêmement tenace. Pourquoi?
– Après une récidive de l’infection, le risque de nouvelle récidive augmente. Pire encore, chaque nouvelle récidive accroît le risque que le prochain traitement aux antibiotiques n’apporte pas de guérison durable. Dans cette situation frustrante pour le patient et le médecin traitant, on revient depuis quelques années de plus en plus souvent à un principe thérapeutique fort ancien, peu ragoûtant ou élégant de prime abord: la greffe fécale, également appelée transplantation fécale ou bactériothérapie fécale. Il s’agit en réalité de transplanter, non pas des selles complètes, mais un filtrat obtenu à partir d’une solution de flore intestinale (le microbiote).

*Le taux de succès de la greffe fécale contre la rCDI est impressionnant et c’est heureux car le nombre de cas a nettement augmenté depuis quelques années, entraînant un nombre croissant de décès par ces infections que l’on ne parvient bien souvent pas à soigner par antibiotiques, que ce soit par des traitements classiques ou nouveaux. 

*La greffe fécale vient à bout d’environ 90% des cas.
 En effet, tant pour la maladie de Crohn que pour la colite ulcéreuse, il est apparu ces dernières années que les bactéries intestinales, plus particulièrement leur composition perturbée par rapport à celle de personnes en bonne santé, jouent un rôle important dans l’apparition de la maladie. Quelques expériences individuelles et petites séries de cas concernant des patients atteints de MICI (colite ulcéreuse en particulier) ont déjà été décrites dans la littérature. Il faut cependant souligner que les succès enregistrés jusqu’à présent sont maigres par rapport à ceux obtenus contre la rCDI. Les quelques analyses scientifiques disponibles concernant des patients atteints de MICI permettent de supposer que seul un petit sous-groupe de ces patients tire vraiment profit de ce traitement. Mais ceux-ci connaissent un succès clinique parfois impressionnant, pouvant aller jusqu’à une rémission durable sans traitement d’entretien.

*Ce que les patients atteints de MICI souhaitent et attendent de la greffe fécale est encore largement inconnu. La dernière édition de l’info ASMCC comportait un questionnaire dont l’analyse devrait apporter des réponses importantes. De plus, un essai thérapeutique est actuellement prévu à l’échelle de la Suisse dans le but d’étudier le bénéfice potentiel de la greffe fécale chez les patients atteints de MICI. Plusieurs centres hospitaliers devraient y participer. Tant les patients atteints de MICI que le personnel médical impliqué dans leur traitement peuvent attendre avec impatience les résultats de cette étude ainsi que de quelques autres actuellement en cours dans d’autres pays car en cas de résultats positifs, l’arsenal thérapeutique gagnerait à l’avenir une nouvelle option intéressante.