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Les Asphyxies MécaniQues : La Pendaison

Cours Résumés de la 6ème année médecine

 Module : Médecine légale – Thanatologie






Introduction :
La pendaison représente le mode de suicide le plus fréquent, prés de la moitie des cas, surtout chez les hommes ; elle peut aussi être accidentelle ou servir à dissimuler un homicide.
Définition :
C’est un acte de violence par lequel le corps, pris par le cou dans un lien attaché à un point fixe est abandonné à son propre poids, exerce sur le lien supérieur une traction assez forte pour amener la mort (Tardieu).
 On distingue les pendaisons :
  1. complètes (aucune des parties du corps ne touche le sol ou un support quelconque) ;
  2. incomplètes (les membres inférieurs ou la partie inférieure du tronc reposent sur le sol ou un support quelconque) ; ces pendaisons incomplètes sont loin d’être exceptionnelles et il est assez courant de retrouver des pendus à demi assis ou agenouillés sur le sol.
Physiopathologie :
Dans le mécanisme de la mort interviennent:
* l’asphyxie,
* l’inhibition,
* et l’anoxie cérébrale.
1- l’asphyxie est produite par la compression de la trachée et surtout, par le refoulement de la base de la langue contre la paroi postérieure du pharynx, 15 kg suffisent pour obtenir ce résultat , aussi , la suspension du corps n’a pas à être totale pour amener la mort ; la pression exercée par le lien est encore suffisante dans la pendaison incomplète , c’est à dire lorsque le corps repose sur le sol par les pieds, il suffit même que la tête et une partie du tronc soient soulevées puisque dans cette position la force de traction est de 10 à 20 kilos.
  02kg        =   oblitération des veines jugulaires
  05kg      =   oblitération des artères carotidiennes
  15kg     =   oblitération de la trachée
  30 kg   =   oblitération des artères vertébrales
2- l’inhibition est due au réflexe provoqué pare l’irritation traumatique des nerfs du cou et du sympathique péri carotidien.
(La compression des carotides au dessous des sinus carotidiens –siège des formations baroréceptrices –provoque des reflexes de tension et de relâchement ; le premier a pour effet un ralentissement des battements cardiaques par l’intermédiaire des centres vasomoteurs, une vasodilatation généralisée et de l’hypotension avec ischémie du cerveau.)
C’est un mécanisme neurologiquepar lésions bulbaires et médullaires ; ce mécanisme (dans lequel la mort est en général instantanée) se voit surtout dans les pendaisons associées à une précipitation.
3- l’anoxie cérébrale par compression des artères carotides et vertébrales détermine l’interruption rapide de la circulation cérébrale qui explique la perte de connaissance brusque observée d’une façon constante, dés le début de la pendaison. (Rappelons que les artères carotides procurent à elles seules environ 90 % de la vascularisation de l’encéphale, le reste étant assuré par les artères vertébrales).
La mort survient au bout de cinq à dix minutes, dans quelques cas, les battements cardiaques persistent pendant plusieurs heures.

Caractères anatomo-pathologiques :
Les lésions d’ordre asphyxique ou circulatoire sont variables comme les facteurs pathogéniques qui les engendrent
On distingue les pendus-blancs, la mort provient vraisemblablement d’un réflexe inhibiteur, chez les pendus-bleus, la cyanose faciale, les ecchymoses sous-conjonctivales, et indiquent que l’asphyxie et les troubles circulatoires ont été prédominants , comme cela se produit quand le nœud du lien est latéral.
Le syndrome asphyxique est souvent très discret :
-les poumons sont congestionnés dans ¼ des cas
-l’emphysème sous-pleural est plus fréquent
-rareté des taches de Tardieu
-la congestion cérébrale et l’hémorragie méningée sont inconstantes
-parfois , on découvre un piqueté hémorragique de la muqueuse stomacale et des suffisons sanguines externes le long du tube digestif
Lésions traumatiques : elles siègent au cou, et proviennent des pressions et des tractions exercées par le lien sur les tissus et organes qui occupent les différents plans du cou
à la surface du cou on trouve l’empreinte du lien , le sillon au dessus du larynx .il en existe deux variétés :
sillon creux : en rigole, parcheminé, blanchâtre ( ligne argentine),lorsqu’il est du à une corde ou à un lien étroit ou rugueux.
sillon large, mou étalé à bord imprécis, lorsque le lien est un foulard ou un linge
-sillon en général oblique, le plus souvent unique, profond, parcheminé, plus marqué au niveau du plein de l’anse, situé à la partie supérieure du cou
-syndrome asphyxique souvent discret.
lésions profondes du cou :
-les ecchymoses tissulaires, musculaires, laryngées, rétro-pharyngées
-les déchirures musculaires avec ou sans infiltration sanguine
-lésions carotidiennes : Manchon ecchymotique de la tunique externe, déchirure transversale de la tunique interne (lésion d’AMUSSAT).
-fractures des cornes de l’os hyoïde : et plus rarement celles du cartilages thyroïde
-lésions rachidiennes : ( Luxation, décollement ou fracture)
lésions agoniques :
-érosions, et ecchymoses diverses s’observent en main , elles proviennent de heurtes contre un plan résistant pendant la période de convulsion
Diagnostic médico-légal :
1*SUICIDAIRE : plus fréquente surtout pour le sexe masculin
2*CRIMINELLE : elle est rare, difficile à réaliser car il faut :
– soit une énorme disproportion de force entre l’agresseur et la victime;
-soit  l’intervention de plusieurs  personnes ; dans ce cas l’attention de l’examinateur doit être attirés par la mise en évidence des signe de violence et la présence de zone de maintien au niveau des membres supérieurs 
*ACCIDENTELLE: rare aussi, mais non exceptionnelle ;  Ce sont surtout les enfants attachés dans un lit d’adulte par des sangles.  La pendaison accidentelle survient au cours de recherches érotiques solitaires.
Expertise médico-légale :
a- examen externe :
1-sur les lieux : le médecin doit avant tout étudier le lien, les nœuds, l’attache et la position du corps.
le lien : peut varier, corde, sangle, cordelière, ceinture, foulard, bas, vêtements. On évaluera la longueur, la résistance, l’élasticité possible
les nœuds :sont très instructifs, chaque profession à sa manière à elle de faire les nœuds
l’attache : on en mesurera la hauteur, on appréciera la solidité
la position du corps : des mensurations sont nécessaires ; mensuration de la taille , la distance des pieds au sol, si la pendaison est complète, mensurations des angles d’inclinaison des différentes parties du corps, si la pendaison est incomplète.
les attitudes du corps : Inclinaison de la tête par rapport à l’anse du lien, bras collé au corps, mains crispées, membres inférieurs fléchis.
Tête en général inclinée du coté opposé au nœud.
La situation du nœud par rapport au cou est le plus fréquemment nucale, quelquefois latérale, exceptionnellement antérieure.
2-l’examen :
visage : en générale pale quand l’anse est antérieure, cyanosé quand elle est latérale
-la cyanose est fonction de l’agonie, et prédomine au niveau des oreilles et des lèvres.
ecchymoses sous-conjonctivales
la langue fait issue hors de la bouche
-exophtalmie assez fréquente
-lividités distales et particulièrement intenses au pieds et aux mains (phénomènes cadavériques)
-l’empreinte du lien
b- Autopsie : la dissection du cou plan par plan, montre au niveau de la zone de striction des lésions multiples et prédominent au niveau de l’anse
Conclusion la pendaison pose en pratique peu de problèmes médico-légaux 





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