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Cours Résumés de la 6ème année médecine

 Module : Médecine légale – Thanatologie

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I- Introduction – Définition :
La strangulation est une forme médico-légale d’asphyxie mécanique très importante car son origine est habituellement criminelle et son diagnostic parfois délicat si les traces sont discrètes.
La strangulation accidentelle est la strangulation suicide sont assez rares , elles ne sont réalisables qu’avec un lien.
On peut opposer point par point strangulation et pendaison.
Certes s’il on considère que la strangulation est due à une constriction active, transversale et lente elle est bien l’inverse de la constriction passive, verticale et brusque de la pendaison.
Mais cette opposition toute schématique, devra être corrigée du fait que l’existence possible dans la strangulation, de striction brusque et forte, au moyen d’un lien quelconque, comprimant voies respiratoires, vaisseaux et fibres nerveuses et rendant ainsi la mort analogue dans son processus à celle de la pendaison.
Cette éventualité est rare , elle peut se rencontrer dans les cas de suicide où l’on se passe un nœud coulant, l’autre extrémité de la corde étant fixée à un pied de la table ou de lit par exemple et ou l’on tire brusquement de tout son poids
Enfin la strangulation se définit comme suit :
TARDIEU : c’est un acte de violence consistant en une constriction exercée directement soit autour du cou, soit au devant du cou et ayant pour effet, par une action mécanique, de s’opposer au libre passage de l’air et parfois de la circulation cérébrale.
II- Mécanisme de la mort :
A- strangulation à la main :
1. circonstances médico-légales :
1.1 crime : la strangulation à la main est presque toujours criminelle ( voleurs surpris, rixe après boisson )
l’adulte robuste fait toujours face à l’agresseur et peut lutter, d’où la difficulté de la strangulation chez l’adulte et la nécessité pour l’agresseur de s’aider d’autres violences.
Au contraire chez le vieillard , l’individu ivre ou débile, la strangulation à la main est facile
Chez le jeune enfant, ou le nouveau-né la difficulté est nulle et s’était jadis un mode d’infanticide très fréquent.
1.2 accident : il s’agit surtout de l’étranglement au judo, des violences laryngées peuvent entraîner la mort par inhibition.
1.3 suicide : la strangulation à la main suicidaire n’existe pas ( la mort par inhibition est théoriquement possible dans ces conditions).
2. mécanisme de la mort soit :
-par asphyxie.
-par mécanisme réflexe
*asphyxie par obturation du conduit aérien : une pression de 12 à 15 kg suffit à aplatir la trachée contre le plan vertébral, l’acte criminel entraîne le plus souvent l’obturation par lésions du larynx et le refoulement de la paroi postérieure du larynx contre la base de la langue. l’anoxie cérébrale met donc un temps variable à se manifester et est fonction des conditions de lutte
*l’inhibition et syncopes: les voies afférentes de ce réflexe sont très nombreuses, elles sont constituées par les nerfs trijumeaux, le glosso-pharyngien, et surtout le pneumogastrique, c’est par lui que les stimulis au niveau du larynx et des sinus carotidiens rejoignent le noyau solitaire dans sa partie moyenne et inférieure.
La syncope vaso-vaguale se présente comme l’exagération d’un réflexe sympatho-parasympathique normale, c’est pourquoi toute stimulation excessive des voies afférentes peut prolonger une syncope chez le sujet normale.
L’ischémie cérébrale est réalisée et due à un mécanisme indirect
-soit par syncope vaso-vaguale 
-soit par syncope par hypotonie orthostatique consécutive à la compression prolongée des sinus carotidiens, 
-soit par dysrégulation de la circulation cérébrale par sténose de la carotide en aval du sinus carotidien réalisant une sorte de dénervation fonctionnelle de la région du sinus carotidien
3. l’autopsie :
en cas de crime , lors de la levée du corps, la position du corps l’état des vêtements et le désordres des lieux témoignent généralement de l’existence de lutte.
3.1*l’examen externe : révèle
-au niveau de la face : cyanose avec ecchymoses et excoriation en rapport avec les tentatives de suffocation pour étouffer les cris
-au niveau du cou : l’existence de stigmates inguaux (l’application avec force d’angles sous la peau produit une petite section de l’épiderme).
Sur le vivant : une croutelle se forme grâce à un exsudat séreux et à quelques gouttes de sang
Sur le cadavre : il y’a par contre parcheminement, consécutif à une déshydratation rapide prenant un teint jaunâtre.
Si au niveau des excoriations cutanées on fait des incisions on trouve en profondeur une petite suffusion sanguine traduisant l’ecchymose provoquée par la pression des doigts.
L’importance des stigmates inguaux est fonction de la force mise en œuvre, de la dureté des angles t leur longueur.
Ces érosions ne sont pas toujours faciles à constater immédiatement après la mort, mais 10 à 12 heures après le décès elles sont bien visibles, jaunâtres et parcheminées souvent ecchymotiques. en générale on constate d’autres signes de violences, de lutte et de défense
3.3*l’autopsie : l’autopsie du cou met en évidence des lésions cervicales profondes parfois considérables.
3.2*l’examen interne : La dissection plan par plan montre :
-des infiltrations hémorragiques du tissu cellulaire sous-cutané, des gaines musculaires, du corps thyroïdien et des glandes salivaires.
Un manchon ecchymotique peri-carotidien et souvent constaté , une ecchymose retro-pharyngée existe parfois sous l’aponévrose pré-vertébrale.
-les lésions du larynx sont constantes, elles témoignent de la distorsion anatomique énorme, les répercussions sur la glotte détermine une congestion hémorragique qui aggrave l’obstruction lors de la strangulation. Des lésions du larynx comprennent des fractures, des fissures et des luxations.
Les fissures concernent le cartilage thyroïdien.
Les fractures du cartilage cricoïde sont mois fréquentes et mal-visibles.
Les luxations concernent l’articulation crico-thyroidienne.
L’os hyoïde présente des fractures ou des luxations (la luxation se traduit par une mobilité anormale).
des lésions des carotides : manchon ecchymotique péri vasculaire, déchirures transversales de la tunique interne, moins élastique que la tunique externe.
Notons que des lésions du pharynx peuvent exister sans lésions visibles des téguments du cou, c’est le cas de mort par inhibition consécutive à un choc violent porté par le bord cubital de la main, c’est en fait une fausse strangulation.
L’autopsie met en évidence, d’autre part, les signes habituels des asphyxies mécaniques :
-taches de Tardieu
-trachée congestive et œdémateuse, bronches et parenchyme pulmonaire.
-une hyperhémie de l’encéphale.
d’autres signes de violences sont quelques fois observée
-fractures de cotes
-éclatement du foie
-rupture de la rate.
En cas de suspicion de viol ou d’attentat péderastique des prélèvements sont effectués.
L’examen de l’assassin présumé peut fournir des arguments en faveur de sa culpabilité.

B- strangulation au lien

1. circonstances médico-légales :
1.1 crime : la strangulation au lien est d’observation fréquente accompagnant en particulier des viols ou alors terminant les effets d’une strangulation à la main
1.2 accident : sont rares, il s’agit le plus souvent de nourrissons attachés à l’aide des ceintures qui glissent jusqu’au cou, ou de concours de circonstances exceptionnelles
1.3 suicide :relativement fréquent notamment chez les prisonniers et les malades mentaux
1.4 Strangulation supplice : c’est le mode d’exécution des condamnés à mort (Portugal).
Au cours de la guerre de libération d’Algérie le condamné était placé face au mur tandis que deux exécuteurs tirés chacun son coté jusqu’à la mort.
2. mécanisme de la mort :
le mécanisme de la mort dans la strangulation au lien est l’anoxie cérébrale, des morts par inhibition sont cependant probables dans ces conditions.
Dans la pendaison, la force constrictive est passive et produite par le poids du corps, tandis que dans la strangulation au lien elle est active est dépend de l’effort musculaire qui ne peut donc jamais chez l’adulte atteindre l’intensité de la force mise en jeu dans la pendaison.
3. constatations anatomiques :
*examen externe : lors de la levée du corps il faudra étudier la situation et la nature du lien, son mode d’enroulement, le tourniquet éventuel, les traces de lutte qui peuvent être nulles si l’agresseur a agit par surprise en plaçant par derrière un lien autour du cou de la victime.
La face, le cou et la partie supérieure du tronc présentent généralement une cyanose avec des ecchymoses ponctuées et de petites hémorragies sous-conjonctivales. Une spume aérée faisant issue hors de la bouche. La langue serrée entre les dents complète souvent le tableau.
Au niveau du cou apparaît le sillon de strangulation :
-sillon généralement horizontal par rapport à l’axe du cou, placé le plus souvent au dessous du larynx, complètement circulaire, souvent multiple, uniformément marqué. moins profond
-signes marqués d’asphyxie
-lésions traumatiques du cou plus importantes
-traces de lutte et de violence
-désordres et déchirures des vêtements
-Le sillon est creux en rigole et parcheminé (lien étroit)
-Le sillon est mou, large, imprécis (lien souple)
-Le sillon est multiple si le lien a fait plusieurs tours, la peau présente dans les espaces de séparations une congestion due au pincement entre les cordes.
Les faux sillons sont parfois confondus avec les vrais ; il en est de plusieurs sortes ; ils peuvent être naturels : simple repli de la peau, mous, blanchâtres avec épiderme intact ;artificiel : pli s’adaptant à la cravate, au col, à un cordon ; l’épiderme est intact ; pathologique : intertrigo chez les enfants et les femmes grasses ; putréfactif : boursouflure au-dessous et au-dessus d’un col du cravate d’un lien.
*autopsie : l’autopsie du cou découvre des lésions moins nombreuses et moins caractéristiques que dans la strangulation à la main, il existe sur le même plan que le sillon des ecchymoses et hématomes des muscles antero-latéraux du cou ; un manchon ecchymotique adventiciel d’un ou des carotides est possible.
Une vasodilatation avec décollement partielle de l’intima de la carotide (lésions de FRISBERG) serait plus possible que dans la pendaison.
L’ecchymose rétro-pharyngée est plus rare
Des lésions de l’appareil laryngé sont moins fréquentes que dans la strangulation à la main.
Enfin l’autopsie met en évidence les même signes asphyxiques à ceux de la strangulation à la main, les même lésions de violences peuvent exister.
Un crime par strangulation peut être maquillé en accident de la voie publique, une autopsie incomplète risque de le méconnaître.
La dissection systématique plan par plan de la région du cou permettra de découvrir le crime.





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