Lymphœdeme : traitements très efficaces de la chirurgie vasculaire microscopique
Un lymphœdème du membre supérieur est un gonflement provoqué par le ralentissement ou le blocage de la circulation de la lymphe.
C’est un effet secondaire possible de tout geste ou traitement réalisé au niveau de l’aisselle curage axillaire, exérèse du ganglion sentinelle (rarement dans ce cas) ou radiothérapie axillaire (exceptionnellement dans ce cas).
Cet effet est majoré quand la chirurgie au niveau de l’aiselle est associée à la radiothérapie. La lymphe ne circule plus correctement, elle s’accumule parfois dans la peau du bras du côté du sein opéré et peut entraîner une augmentation de son volume. On parle aussi de « gros bras ». Son apparition peut être tardive (plusieurs années).
Le lymphœdème se distingue du gonflement banal du sein, de l’aisselle et du bras qui peut survenir juste après la chirurgie.
A QUEL MOMENT UN LYMPHŒDÈME APPARAÎT-IL ?
Un lymphœdème peut se manifester quelques semaines après le curage axillaire ou des mois, voire plusieurs années plus tard. Pour cette raison, vous devez rester vigilante, à «l’écoute» de votre membre, afin de pouvoir signaler au plus vite les premiers signes de lymphœdème (voir plus bas).
LE LYMPHŒDÈME EST-IL SYSTÉMATIQUE ?
L’apparition d’un lymphœdème n’est pas systématique après un curage axillaire. Le risque augmente avec le nombre de ganglions retirés.
Lorsqu’il est présent, son intensité est variable. Un lymphœdème grave ne se manifeste que chez un petit pourcentage de femmes. Il peut être limité à la main, s’étendre à l’avant bras, voire parfois au bras complet.
Un lymphœdème peut évoluer de façons différentes. Chez certaines femmes, il est temporaire et disparaît dans les quelques mois qui suivent la chirurgie. Pour d’autres, il peut persister et devenir fluctuant mais ne régressant jamais totalement.
COMMENT RECONNAÎTRE UN LYMPHŒDÈME ?
L’apparition d’un lymphœdème est souvent discrète et transitoire. Le gonflement de la main ou de l’avant-bras est souvent le premier signe. Une augmentation rapide (en quelques jours) et importante de cet œdème peut être le signe d’une autre affection et nécessite une consultation en urgence chez votre médecin.
D’autres signes peuvent apparaître ; il s’agit le plus souvent :
- D’une sensation de tension ou de lourdeur du membre sans avoir eu d’activité particulièrement intense;
- D’une différence d’aspect de la peau qui vous paraît plus épaisse que de l’autre côté;
- D’une diminution de la mobilité de la main, du poignet ou du bras;
- D’une impression que vos bijoux (tels que bagues, montres ou bracelets) ou que vos vêtements (en particulier les manches) sont trop serrés.
Un lymphœdème peut disparaître par la simple mise au repos du bras en position surélevée ou après la nuit. Lorsqu’il ne disparaît plus spontanément, une kinésithérapie spécialisée est nécessaire.
Pour confirmer le diagnostic de lymphœdème, le médecin mesure le pourtour (circonférence) des deux bras, des poignets et des mains. Une différence de 2 cm entre ces mesures ou un changement important dans le volume du bras constitue une indication de kinésithérapie.
PRÉVENIR UN LYMPHŒDÈME
Peu de données scientifiques sur la prévention du lymphœdème sont disponibles à ce jour.
Il a toutefois été observé que certaines affections du membre supérieur ou comportements peuvent être le point de départ d’un lymphœdème. Il apparait en général après un élément déclenchant qui peut être anodin. Il peut s’agir d’une infection, d’une piqûre d’insecte, d’une brûlure ou de traumatismes au niveau du bras : prise de la tension artérielle, pratique de certains sports, port de charges lourdes, etc.
En être informé et y faire attention peut vous aider à prévenir l’apparition d’un lymphœdème.
Voici une liste de conseils pratiques (non exhaustive) :
- Protéger le bras et la main de blessures comme les coupures, les égratignures, les ecchymoses et les brûlures. Le port de gants de caoutchouc est conseillé lorsque vous cuisinez, réalisez des travaux de jardinage ou ménagers (notamment en cas d’utilisation de produits détergents) ou lorsque vos mains trempent dans l’eau pendant longtemps. Les blessures éventuelles, même minimes, sur ce membre, l’épaule ou dans le creux de l’aisselle, nécessitent d’être lavées à l’eau et au savon puis désinfectées correctement.
- Éviter de prendre la tension artérielle ou de faire des prises de sang du côté opéré.
- Éviter, au début, de porter des charges lourdes avec le bras affecté. Transportez votre sac à main, les paquets lourds et les valises en utilisant de préférence l’autre bras.
- Bouger le bras en suivant les recommandations de votre médecin et de votre masseur-kinésithérapeute afin de stimuler le drainage de la lymphe. Les exercices préconisés correspondent aux activités de la vie quotidienne auxquelles peuvent s’ajouter certains exercices particuliers.
- S’assurer auprès d’un professionnel de la santé que la pratique d’activités sportives, vigoureuses et répétitives ou faisant appel au haut du corps, que vous faisiez avant, telles que l’aviron, le tennis, le golf et le ski de fond vous sont toujours autorisées. Si tel est le cas, il est important de les recommencer doucement et d’augmenter graduellement l’intensité de l’exercice.
La prévention du lymphœdème passe aussi par une amélioration des traitements comme la diminution de l’invasivité de la chirurgie au niveau de l’aisselle (dès que possible, l’exérèse du ganglion sentinelle est privilégiée par rapport au curage axillaire), ou la réduction des doses de radiothérapie.
De manière générale, les signes d’infection (rougeur, gonflement ou chaleur accrue) doivent être signalés au plus vite à un médecin.
PRENDRE EN CHARGE UN LYMPHŒDÈME
Peu de données scientifiques existent sur la prise en charge du lymphœdème. Quelques unes suggèrent toutefois que le drainage lymphatique manuel ou la compression (par bandage de décongestion ou manchon) peuvent améliorer le lymphœdème. La technique de pressothérapie pneumatique peut également être utilisée pour aider à décongestionner le bras.
Le but de ces interventions est d’empêcher l’accumulation de liquide, de réduire le plus possible l’œdème présent et d’éviter ou limiter tout changement qui pourrait devenir irréversible. Elles peuvent être associées entre elles.
Le drainage manuel est réalisé par le masseur-kinésithérapeute. Les techniques de drainage sont adaptées à chaque situation. La zone massée, la pression appliquée comme le temps de drainage dépendent des caractères de votre lymphœdème.
La contention du membre est complémentaire au drainage lymphatique manuel. Cette contention est dans un premier temps réalisée par des bandages de décongestion qui permettent de maintenir et d’optimiser les résultats du drainage manuel. En entretien, la contention est réalisée par le port d’un manchon. Un manchon est une sorte de gant de contention, en tissu élastique, plus ou moins long, avec ou sans doigt. Il est très souvent réalisé sur mesure afin que le degré de contention soit adapté à vos besoins.
Source : e-cancer