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Tuméfaction parotidienne

Cours Résumés de la 5ème année médecine

 Module : ORL
Tuméfaction parotidienne

Démarche diagnostique 

Circonstances de découverte

§  Tuméfaction fréquemment découverte par le patient lui-même
§  Otalgies, ADP, paralysie faciale périphérique, gêne masticatoire

Interrogatoire

§  Atcd personnels et familiaux : OH et/ou de tabac, statut vaccinal (oreillons), maladie de système, radiothérapie cervicale, traumatisme locorégional récent
§  Circonstances d’apparition de la tuméfaction (brutal/progressif) 
§  Signes associés : caractère douloureux ou non, influence des repas sur la dl et le gonflement, sd sec, PFP, otalgie …

Examen clinique

Ø Région parotidienne


 Examen des parotides bilatéral et comparatif

     Confirmera la localisation parotidienne de la lésion : en avt du tragus et du SCM, en arr de branche montante de la mandibule et au-dessus de angle mandibulaire
     Il est parfois difficile de distinguer une tumeur du pôle inférieur de la parotide d’une adénopathie sousdigastrique 

 Caractéristiques de la tuméfaction
     Uni ou bilatérale
     Localisée ou diffuse à toute la glande
     Consistance (mou élastique rénittent ou dur irrégulier) et sensibilité
     Mobilité par rapport à la peau et au tissu profond

                                  Caractère inflammatoire ou non : Peau en regard de la glande  


Régions voisines, cavité buccale, oropharynx

     Orifice du canal de Sténon, aspect de la salive
     Conduit auditif externe et le tympan => otoscopie systématique
     Aires ganglionnaires
     Autres glandes salivaires
     Extension parapharyngée de la lésion (toucher pharyngé bidigital) : possible refoulement de l’amygdale
Ø Neuro : PFQ périphQ ++ (signes de PF débutante : 1ier signe = retard au clignement) => malignitéQ Ø Examen physique général

Diagnostic différentiel § AdéniteQ juxtaparotidienne

§  Tumeurs cervicales : Adp +++, kystes branchiaux…
§  Tumeurs oropharyngées : amygdalienne, neurinome…
§  Anomalie anatomique : Tubercule transverse de l’atlas saillant
Ex cplémentaires : NON SYSTEMATIQUES, GUIDES PAR LA CLINIQUE   

Ø Biologie
§ NFS, VS, CRP, sérologie HIV, glycémie à jeun, bilan de coag, b.hépatiq…


Ø Imagerie

§  Rx des parties molles (lithiase salivaire, gros calcul intraparenchymateux radio-opaque)
§  Sialographie parotidienne : patho infectieuses chronique ou à répétit° (intérêt diag ++ et thérapeutique car action antiseptique de l’iode contenu ds le lipiodol), lithiases (localisat°), sialose (image en arbre mort), aucun intérêt pr patho tumorale
§  Echographie : Diagnostic difficile entre tumeur parotidienne et gglion intraparotidien banal (ovoïde hyperéchogène), distinction masse kystique ou solide, ± guidage ponction
§  Scintigraphie au Tc99m des glandes salivaires :fixat° précoce,durable,intense ds T.de Whartin; très utile ds GoujerotQ          § TDM et IRM (mieux) : orientent vers malignité ou bénignité, recherche atteinte multiples ou bilat (25 % des cas)

Ø Anapath

§  Ponction cytologique : utile pour différencier patho glandulaire et ganglionnaire (lymphome)
§  Pr patho tumorale, sauf diagnostic certain et non chirugical : confirmation systématique par examen anapath dans le cadre d’une intervention chirurgicale réglée

Diagnostic étiologique


Parotidites

Ø Aiguës

 Parotidites virales aigues : oreillonsQ
     Enfant et adulte jeune, Notion de contage et absence de vaccination correcte (NB : PASQ de récidiveQ possible) Sd infectieux avec fébricule et asthénie, douleur
     Parotidomégalie homogène unilat puis bilatQ avec un décalage de 48h, élastiqueQ, sensible avec un déjettement du lobule de l’oreille et comblement du sillon rétromandibulaire. Sténon inflammatoireQ mais salive claire                            Peau en regard est normale. Adp satellite prétragiennes et sous angulomaxillaires.
     Atteinte associée des gldes sous-maxillaires 
     PFQ possible par atteinte intrinsèque (mononévrite) ou extrinsèque (par compressionQ)
     Autres localisations à rechercher : orchite, surdité, pancréatite, méningite, ovarite, thyroïdite
     Autres virus responsables : grippe, échovirus, coxsachie, CMV
 Parotidites bactériennes aigues suppuréesQ à Staph aureus le + svt  
     Terrain : Sujet âgé, déshydraté, réanimation, immunodépression, diabétique, prise d’anticholinergique (réduction de la salive) ou Atcd d’irradiation. Parfois possible complication d’une lithiase parotidienne. (bilan lithiase)
     Syndrome infectieux marqué
     Tuméfaction unilatérale très inflammatoire et douloureuse à la palpation, otalgie, parfois trismus
     Orifice du Sténon inflammatoire avec issue de pus à la pression de la parotide => prélèvement bactériologique             
Ttt : ATB antistaph (oxacilline ou pristinamycine) ± métronidazole. Drainage chirurgical si abcédation


Ø Chroniques

 Parotidites récidivantes (sialite chronique bactérienne de l’enfantQ) 
     Surtt garçon à partir de 4-5 ansQ, étio mal connues (bactérien ?)
     Répétition d’épisodes de parotidites bactériennesQ de 3 ~ 10 j
     Sialographie (en phase de remission) : Déformation canalaire en grappe de raisin (ou pommier en fleur, au choix) quasi pathognomonique, avec retard d’évacuation du produit (Le lipiodol aurait de + une action antiseptique)
     Evol écourtée par ATB (amox, macrolide, spiramycine) ± soins locaux chez gd enfant (lavage glande par canal de Sténon)
     Pas de ttt préventif des récurrences efficace, évol favorable à la puberté 

 Sialodocholites non lithiasiques
     Conséquence des parotidites récidivantes
     Tuméfaction parotidienne avec pus au Sténon
     Sialographie : dilatation des canaux excréteurs
     Ttt : ATB, solutions antiseptiques, voire parotidectomie si rebelle à tt ttt
     Possible évolution vers le lymphome 
 Lithiase parotidienne
     Episodes de colique salivaire : douleur et tuméfaction rythmée par les repas (+ rare que lithiase sous mandib), induration sur le trajet du canal de Sténon
     RX : Recherche des opacités ds un des canaux principaux de la glande (≠ des canalicules)
     Sialographie (rétention du lipiodol en grosses gouttes voire flaques + dilatation irrégulière des cx)
     Ttt chirurgical pour évacuer le calcul (± lithotripsie si difficile d’accès)  
Parotidite calcifiante (rare)
     Surtout la femme périménopausique
     Parotidites à bascule avec poussées douloureuses intermittentes
     Radio : Opacités disséminées et bilatérales (multiples ptts calculs ds les canalicules parot) Sialographie : lacunes, dilatation, retard d’évacuation
     Ttt médical : Antibiothérapie, massages parotidiens. Rarement parotidectomie 
 Parotidite tuberculeuse
     Le + svt unilat, nodule(s) parotidien(s) d’aspect banal puis ramollissement et fistulisation (rare de nos jours)
     Dc sur histo (au cours d’une parotidectomie explo) ou sur examen bactério (sur ponction lors du ramollissement)
     Ttt : trithérapie anti BK ± complétée par parotidectomie si persistance nodule clinique / foyer infectieux résiduel
     Possibilité de mycobactéries atypiques (enfant très jeune notamment) de pronostic rapidement favorable sous ATB
Sialoses : Tuméfac°t le + svt bilat d’origine dystrophique, nutritionnelle ou ds le cadre d’une maladie systémique 

Ø Sialadénoses

§  Nutritionelle : Excès alimentairesQ (pain), obésité, OHQ, malnutrition (kwashiorkor), dysorexiesQ névrotiques § Métaboliques : Diabète, goutte, hyperthyroidie, Cushing
§  Toxiques : Saturnisme, psychotropes
§  Familiales

Ø Autres : affections parotidiennes dans le cadre de maladies de système 


 Syndrome de Heerfordt

     SarcoïdoseQ : tuméfaction parotidienne bilatérale chronique + PFP uni/bilat + uvéite bilat : indicat° d’une corticoT Diagnostic sur BGSA surtt >> Adp >> sur biopsie parotidienne superficielle
     Diagnostic différentiel : Mie de Behçet (uvéite bilat + parotidomégalie)   

Syndrome de Mikulicz
     Tuméfaction progressive bilatérale asymétrique des parotides, des sous maxillaires et des glandes lacrymales sans signes fonctionnels (inflammatoire, …)
     Sarcoidose, hémopathie, patho auto-immune, idiopathique : Mie de Mikulicz

 Syndrome de Gougerot Sjögren
     Sd sec (asialie, xérophtalmie, sécheresse des fosses nasales, du pharynx, des muqueuses génitales !!!) + polyarthralgie inflammatoire 
     BGSA : Infiltrat lymphocytaire nodulaire ou diffus puis + tard, destruction des acini avec sclérose (Sialo : aspect d’arbre mort)
     Hyperγ polyclonale, FR +, AAN+ (AntiSSA, SSB)
     Scintigraphie glde salivaire : très utileQ++, hypofixation  
     Rechercher un lymphome de type MALT, une connectivite
     Origine : Primitif ou secondaire (MAI :lupus,PR,sclérodermie ; HIV,
                                   HCV)
 VIH
     Adp intraparotidiennes initales et/ou parotidomégalie bilat asymétrique au cours de l’évolution du SIDA
     Histo : infiltrat lymphoïde + cavités kystiques. Diagnostic différentiel : lymphome, tuberculose, tumeurs épithéliales

Tumeurs de la parotide : classification OMS

§ Classiquement, ces tumeurs sont unilatérales et nodulaires

Ø Tumeurs bénignes (~ 80 %)

 Adénome pléiomorpheQ+++ (ancienne dénominat°Q = tumeur mixteQ) : la + fréqQ+++ des T. parotidiennes (50 ~ 70 %)
     A tout âge (y compris enfant) avec pic de fréq vers 30 ~ 40 ansQ, femme
     Evol : augmentat° taille très lenteQ ± par poussées, peut devenir très volumineux
     Anapath : Coexistence d’élmts épithéliaux + myoépithéliaux + mésenchymateux entouré d’une pseudo-capsule mais microfoyers tumoraux retrouvés au niveau de la pseudo-capsule ± ds parenchyme adjacent (=> récidives si énucléation : CI)
     Clinique : DureQ bosseléeQ, mobile par rapport à la glande, non douloureuseQ et non inflammatoire, siégeant svt ds partie postéro-inf de la glande
     PASQ d’AdpQ cervicale, ni de PFQ
     Echo : T. tissulaire solide, ± TDM / IRM 
     Dc sur extempo de la pièce car biopsie est CI (essaimage, lésion du VII,…)
     Fort potentiel récidivantQ après exérèse et peuvent dégénérer soit sur la tumeur primitive, soit sur une récidive
     Ttt = chir : parotidectomie totale (même si tumeur superficielle) conservatrice du
VII avec ligature du Sténon et examen extemporané (patient prévenu du risque de PF partielle transitoire possible voire de PF séquellaire définitive ou d’un Sd de Frey : Rougeur suprazygomatique et sueurs temporales au cours du repas du à la repousse erronée d’élmts nerveux sécrétoires de la parotide                                            (IX) allant innerver les glandes sudoripares)
 Tumeur de Whartin (ou cystadénolymphomeQ) : + rare (15 % des T. bénignes)  
     Touche préférentiellement l’Homme > 50 ans, évolution très lente, fait partie des adénomes monomorphes . Bon pronosticQ
     Siège préférentiel : pôle inf de la parotide, parfois multiples ou bilatérales,         
Taille 3 ~ 5 cm fluctuante par poussées, rénitente (car kystisée), peut s’infecter
     Scintigraphie (hyperfixation), IRM (T1, T2, Gado) ± ponction cytologique
     Ttt chir : parotidectomie superficielle (exofaciale) si possible, totale si multifocale
 Autres adénomes monomorphes
     Adénomes oxyphiles (oncocytomes), tubulaires, à cellules claires, à cellules basales, trabéculaires, sébacés
     Lymphadénomes sébacés

 Ø Tumeurs à malignité intermédiaire (border-line) et malignesQ (Carcinomes parot.) : ~ 20 %

Signes cliniques évoquant la malignitéQ+++
§  PF périphQ+++
§  AdpQ+++
§  Douleur
§  Dureté
§  adhérence peau-plan profond
§  évolution rapide
§  Métastase
§  Trismus
         Tumeur muco-épidermoïde (malignité intermédiaire) : peu fréquentes
     Cposées de cellules épidermoïdes + cellules mucoïdes, se présentent comme des T. mixtes ms peuvent être malignes Adulte 30 ~ 60 ans, suspectées si douleur, PF, croissance rapide, fixité 
     Ttt : Parotidectomie totale ± Radiothérapie, ~ 80 % survie à 5 ans, récidives et métastases ganglionnaires rares .  Tumeurs à cellules acineuses (malignité intermédiaire) : peu fréquentes
     Adulte 50 ~ 60 ans, évolution similaire aux précédentes
     Ttt : Parotidectomie totale et si signes histo de malignité : Radiothérapie  Carcinome adénoïde kystique (CylindromeQ) : Malin, peu fréquents
     Femme > Homme, 50 ~ 60 ans, 10 % des tumeurs parotidiennes
     Douleurs très intenses à type de décharge électrique (envahissement des filets nerveux sensitifs), PF précoce
     Tumeur à surface irrégulière d’évolution lente mais + rapide qu’une tumeur mixte
     Mauvais pronostic à lg terme (récidives à distance : méta os poumons) même en cas d’exérèse satisfaisante  AdénocarcinomeQ (Malin) : peu fréquents
     Primitif ou secondaire à une tumeur mixte dégénérée, T d’évolut° rapide avec PF + méta gglionnaires cervicales  Carcinomes sur adénome pléomorphe (Malin)
     Tumeur qui se modifie (taille, douleur, fixité), paralysie faciale  Cancers épidermoïdes (Malin)
     50 ans, haute malignité locale, métastases ganglionnaires  Cancers indifférenciés (Malin) : rares
     50 ans, malignité locale et générale
§ Ttt identique pour toutes les T. malignes
     Parotidectomie totale sacrifiant facial si PF préop ou adhérence de la T. à la gaine du nf (ou difficultés de dissection) + Curage cervical
     + Radiothérapie post-op

Ø Autres tumeurs

 Bénignes
     Neurinome du VIIQ imposant le + svt le sacrifice du nerf facial (possible greffe ou anastomose)
     KysteQ ou fistule de la première fenteQ branchiale (existence d’une bride prémyringienne très évocatrice)
     Lipome
     Lymphangiome, Hémangiome (enfant)  
Malignes
     Métastases ganglionnaireQ intraparotidienne (mélanome, K rein…)
     LymphomeQ (surtout chez le patient HIV)

     Sarcomes 
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